Colloque 2022 ACRT
L’émergence en scène : rejouer, réunir et réexister
l’Université Saint-Thomas
En ligne 27-28 mai
l’Université de Toronto à Scarborough
En ligne 6-7 juin
l’Université de Lethbridge
En personne et en ligne 12-14 juin
Le comité organisateur du colloque invite les artistes et les universitaires à partager leurs recherches portant sur le théâtre, la performance, la pratique artistique et l’enseignement. Tous les sujets relatifs à ces domaines sont bienvenus. Nous invitons toutefois les personnes intéressées à se pencher sur le thème de cette année : l’émergence. À ce sujet, l’autrice postnationaliste et afrofuturiste adrienne maree, dont le travail s’inspire de l’écobiologie, indique que : « [d]ans le cadre du concept d’émergence, le tout reflète ses parties. L’existence est fractale, c’est-à-dire que la santé d’une cellule contient la santé des espèces et la santé de la planète » (brown 2017). Robert Daniel Austin et Lee Devin, quant à eux, observent que « l’inclusion d’actions du passé dans les matériaux de création est la force motrice de l’émergence [chez les artistes] » (Artful Making 2003). De son côté, Josette Féral remarque que « [les nouvelles technologies] sont souvent liées à l’émergence de nouvelles formes scéniques » (Pratiques performatives 2012). Nous vous invitons à réfléchir au concept d’émergence en lien avec la manière dont le théâtre et les pratiques performatives réagissent à la pandémie de COVID-19, aux urgences sanitaires, à la crise climatique, aux disparités économiques et aux distinctions fondées sur la classe. De quelle manière nos champs d’intérêt abordent-ils ces crises ? Comment les interrogent-ils ? Quelles pistes de solution offrent-ils pour s’en sortir ? Et quel est l’impact de ces situations d’urgence sur les personnes d’origine autochtone, sur les groupes racialisés et sur les concepts d’identité de genre et d’orientation sexuelle ?
Le concept d’émergence renvoie en partie à la notion de « réexistence » élaborée par Adolfo Albán Achinte. Selon cette notion, les groupes remettent en cause et rendent visibles « les pratiques de racialisation, d’exclusion et de marginalisation afin de redéfinir la vie avec dignité et autodétermination. Ils s’opposent du même coup à la biopolitique qui contrôle, domine et marchandise les personnes et la nature » (« The Decolonial For »). Les arts du spectacle peuvent-ils être vecteurs de réexistance ? Nous suggérons ces trois mots clés pour aborder la question :
- Rejouer (pensons, par exemple, aux reconstitutions historiques, aux nouvelles pratiques scéniques, aux reprises de spectacles, aux répétitions, aux réévaluations théoriques et à tout ce qui émerge sous forme de performance).
- Réunir (pensons, par exemple, aux synergies entre différents mouvements militants, au besoin de se ressourcer et de retrouver son énergie, à la mémoire personnelle, à la mémoire culturelle, aux nouvelles pratiques archivistiques, au théâtre communautaire, à la critique théâtrale et aux traces qu’elle laisse).
- Réexister (pensons aux enjeux entourant la souveraineté et le savoir autochtone, la justice sociale, le leadership, le mentorat, le renouvellement de l’industrie du spectacle, le renouvellement des disciplines universitaires, la dramaturgie, la pédagogie et l’épanouissement professionnel en dehors du monde du spectacle).
Nous vous encourageons à explorer ces pistes sans toutefois vous y obliger.