Une photo qui regarde vers le bas plusieurs rangées de chaises de pique-nique roses placées à deux mètres l'une de l'autre et faisant face à l'appareil photo. Les chaises se trouvent sur un terrain de sport extérieur avec des lignes blanches, bleues, jaunes et rouges peintes sur l'herbe.

Improviser les futurs :

leçons à tirer de la COVID-19

jeudi 10 juin, 2021 | 13h30 - 15h00

Séance simultanés en direct sur Zoom en anglais. Aucune interprétation ou traduction ne sera proposée pour cet événement.

(PRÉSIDENCE : LOUISE FRAPPIER) STEPHEN DONNELLY, JEMMA LLEWELLYN, NAOMI FRAZIER & HARTLEY JAFINE

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Jeu et performance comme stratégies de partage après la COVID-19

Steve Donnelly

Cette présentation ludique s'inspire de l'idée avancée par John Mathews selon laquelle la formation en jeu serait un outil métadisciplinaire (2011). Elle propose de réfléchir à la pertinence de nos pratiques artistiques dans la quête de changements sociaux durables et suggère de se pencher sur notre volonté d’utiliser nos ressources pour mieux accompagner nos pairs en mal d’équité.

En 2020, nous avons assisté à un mélange d’indifférence et d’inaction des gouvernements face aux besoins des organismes artistiques durant la pandémie. La situation soulève des craintes et un questionnement sur l’importance de notre vocation et sur la place qu’elle occupera après la pandémie. La question centrale de la place et de la fonction des arts dans la sphère publique — et comme sphère publique — a pour toujours été recontextualisée en 2020 avec des mouvements comme #MoiAussi et #LaVieDesNoirsCompte. Ces mouvements ont imposé une remise en cause collective des valeurs symboliques et des préjugés ancrés dans les villes du monde entier.

En rejetant le privilège d’un retour au confort et à la sécurité relative des salles de répétition et de spectacle, nous avons une chance unique d’apprendre des failles de la pandémie. Nous avons l’occasion, comme communauté, de générer de nouveaux espaces de vie. Nous avons l’opportunité de concevoir des façons plus généreuses d’user de nos pratiques et de notre savoir. Comment pourrions-nous utiliser nos connaissances afin d’accompagner les groupes qui revendiquent l’équité après la pandémie ? Comment devrions-nous soutenir des changements sociaux durables dans de nouvelles sphères publiques et par-delà nos disciplines respectives (Training for Performance, p. 176) ?

Ouvrage cité :

Mathews, John, Training for Performance: A meta-disciplinary account, Methuen, 2011.

Notice biographique :

Steve Donnelly est un artiste du spectacle vivant originaire du pays de Galles. Son travail explore et combine le jeu improvisé, les études de la performance et les utilisations historiques et modernes des espaces sociaux, de la culture populaire, des croyances et des biens collectifs. Ses recherches abordent le jeu comme activité improvisée, la randonnée comme source de réflexion, la psychogéographie, les pratiques vernaculaires spéculatives et l’humour en art. Steve poursuit des études supérieures en études critiques de l’improvisation à l’Université de Guelph en Ontario.

Pratiques émergentes et convergentes en études critiques en improvisation et en théâtre appliqué : vivre et apprendre de la crise et de la relance

Jemma Llewellyn

Les études critiques en improvisation et en théâtre appliqué, deux domaines de recherche émergents, utilisent l’improvisation auprès des communautés lésées pour aborder des problèmes relatifs aux droits de la personne et à la justice sociale. Les études en improvisation se fondent sur les propositions du mouvement des droits civiques aux États-Unis, sur la théorie critique de la race (critical race theory), sur la pédagogie critique, sur l’improvisation musicale et sur les méthodes communautaires de recherche. L’improvisation y est envisagée comme pratique sociale interdisciplinaire. On s’en sert pour repenser le milieu universitaire et réduire l’écart entre les théories et les expériences communautaires. Le théâtre appliqué, quant à lui, s’appuie sur les pédagogies critiques et sur les formes occidentales de théâtre participatif et politique, où les techniques d’improvisation occupent une place de choix dans le processus de création.

« La période de “danger” dans laquelle nous nous trouvons dure depuis des décennies ; nous y affrontons une suite apparemment infinie de crises et de situations chaotiques. » (Lipsitz and Tomlinson : 2019, p. 1)

Alors que nous affrontons une pandémie mondiale et des crises historiques, les deux disciplines peuvent grandement contribuer à la pratique et à la recherche en théâtre et en performance, notamment en ce qui a trait à la création collective de projets communautaires qui perdureront après la pandémie. Cette présentation interactive synchrone tentera de répondre aux questions suivantes :

  •   La convergence de la pratique et de la recherche en études critiques en improvisation et en théâtre appliqué peut-elle nous aider à mieux cerner la manière dont nous vivons la crise et la relance ? Comment ?
  •   Quel rôle pourrait jouer l'union de ces disciplines dans notre réflexion sur le futur des arts vivants après la pandémie ?

Ouvrage cité :

Tomlinson, Barbara, et George Lipsitz. Insubordinate Spaces: Improvisation and Accompaniment for Social Justice. Temple University Press, 2020.

Notice biographique :

Originaire du pays de Galles, Jemma Llewellyn est doctorante en études critiques en improvisation à l’Université de Guelph. Elle est spécialiste du théâtre appliqué. Ses travaux s’efforcent d’amplifier la voix des jeunes au moyen d’alliances avec les adultes. Son projet de recherche actuel, intitulé Staging Digital Youth : Allyship, Activism and Art, examine les spectacles numériques, multimodaux, engagés et improvisés au moyen d’une méthodologie de recherche participative axée sur les jeunes. En invitant les adultes en position d’autorité (des parents et des personnes travaillant en éducation ou pour le gouvernement) à faire du théâtre de recherche, ce projet vise à créer un espace dialogique où jeunes et adultes pourront s’attaquer ensemble à des questions pressantes.

Le théâtre : une pratique salutaire dans un match d’improvisation mondial

Naomi Frazer et Hartley Jafine

Depuis le début de l’année 2020, la pandémie de COVID-19 a plongé la planète dans un grand match d’improvisation. Commerces, écoles, familles et individus ont dû soudainement s’adapter à la situation, faire preuve de flexibilité et donner un sens à leurs expériences au pied levé. Nous avons été contraints d’adopter le « oui, et » comme règle de jeu pour gérer les changements entraînés par la pandémie.

Hartley est chargé de cours et animateur de groupe à l’Université McMaster. Durant la pandémie, il a développé de nouvelles approches pour enseigner le théâtre et l’improvisation en ligne. Sa clientèle : des étudiants et des professionnels en sciences de la santé. Naomi est étudiante en quatrième année au baccalauréat en sciences de la santé. Elle est aussi la nouvelle directrice de Health Sci Musical. À ce titre, elle fut responsable de la création et de la coordination de BHScreen Time, le premier spectacle de théâtre musical virtuel du programme. Alors que Naomi réunissait son équipe de comédiens, de producteurs, de chorégraphes et de musiciens, Hartley enseignait le théâtre appliqué et l’improvisation à des étudiants en sciences de la santé, à des médecins, à des dentistes et à d’autres spécialistes de la santé.

Cette présentation s’articulera autour des expériences des conférenciers en enseignement du théâtre et en mise en scène dans le cadre d’un programme en sciences de la santé. Naomi et Hartley identifieront les compétences transférables relatives à la création d’une pièce de théâtre en ligne. Ils se pencheront aussi sur la valeur de l’enseignement et de l’apprentissage par le théâtre durant la pandémie. Qu’est-ce que le théâtre a d’important et d’unique à offrir aux étudiants en sciences de la santé ? Quel profit peuvent-ils en tirer ? Le théâtre peut-il être salutaire durant la pandémie ?

Notices biographiques :

Hartley Jafine est chargé de cours au baccalauréat spécialisé en sciences de la santé et au programme d’arts et sciences à l’Université McMaster. Il y anime des cours d’art et de théâtre. Hartley enseigne aussi à temps partiel au Département de médecine familiale. Son domaine de recherche et d’enseignement couvre les sciences humaines et la santé, le théâtre appliqué et la recherche artistique. Il intègre le théâtre et le jeu à l’enseignement des métiers de la santé depuis plus de dix ans. Son travail se penche sur le rôle des arts dans l’éducation des professionnels de la santé, dans la prestation des soins de santé, dans le développement des collectivités et dans les efforts de conscientisation. Lorsqu’il n’enseigne pas à McMaster, Hartley est coach en communication au programme de formation médicale postdoctorale à l’Université de Toronto. Il enseigne aussi les arts à Baycrest Health Sciences.

Naomi Frazer vient d’obtenir un baccalauréat spécialisé en sciences de la santé à l’Université McMaster, où elle a aussi suivi plusieurs cours en théâtre et en musique. Durant ses études, elle a participé à Health Sciences Musical à titre de comédienne, chef de chœur et directrice artistique en 2020 et 2021, alors que les activités du groupe passèrent en mode virtuel. Naomi s’intéresse au croisement et à la complémentarité des arts créatifs et des sciences de la santé. Elle croit au pouvoir de la communauté et à l’importance de tisser des liens dans le milieu universitaire et dans la collectivité. Elle souhaite que ses convictions l’accompagnent dans une carrière en soins de santé.