Photographie d'un long quai en bois sur un lac gelé. À l'extrême droite, on aperçoit une grande usine. Le lac est couvert de fumée de givre et le ciel est d'un bleu clair avec des nuages blancs.

Living Waste:

une table ronde sur la performance matérielle et l’écologie en pleine crise climatique

Vendredi 11 juin 2021 | 9 h 00 - 10 h 30

Séance simultanés en direct sur Zoom; en anglais. Aucune interprétation ou traduction ne sera proposée pour cet événement.

(PRÉSIDENCES : GABRIEL LEVINE & DENISE ROGERS VALENZUELA) MARLON GRIFFITH, ANNIE KATSURA ROLLINS, TINTIN WULIA & PONCILI CREACIÓN (EFRAIN ET PABLO DEL HIERRO)

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Cette table ronde se veut un point de rencontre entre l’écologie, la marionnette, le théâtre d’objets, les aspirations décoloniales et la matière à rebut. Elle réunit des artistes internationaux.nales issu.e.s de plusieurs disciplines qui, en temps normal, n’auraient pas l’occasion d’échanger les un.e.s avec les autres. Tous.tes ont en commun d’avoir choisi le flux de déchets produit par le colonialisme et le capitalisme mondial comme médium. Leur rencontre lancera une conversation sur le rôle de la matière, du gaspillage et de l’écologie dans les arts de la marionnette, dans l’installation plastique, dans l’art processionnel et dans le théâtre d’objets en général. Que pouvons-nous apprendre les un.e.s des autres ? Comment utilisons-nous les matériaux que nous choisissons (ou qui nous choisissent) ? Comment les organisons-nous ? Comment en prenons-nous soin ? Comment les déplaçons-nous d’un endroit à l’autre ? Comment nous aident-ils à penser et à agir ? Qu’entendons-nous par durabilité dans notre travail ? Que faisons-nous pour que nos pratiques artistiques soient durables ? Quelles questions nos pratiques soulèvent-elles à l’égard du rapport entre l’humain.e et la matière lors de crises écosociales locales et planétaires ?

Notre conversation prendra la forme d’une table ronde de 90 minutes animée par une facilitatrice et un facilitateur. Les participantes et participants présenteront d’abord leurs projets et une sélection d’objets. Une discussion formelle suivra. Le tout se déroulera en direct sur Zoom.

Compte tenu de la nature virtuelle de l’événement, la conversation s’étendra au-delà du Canada et le sujet sera abordé dans une perspective internationale. Cette approche nous semble juste étant donné que les problèmes liés aux changements climatiques, à l’extractivisme néocolonial et à l’accumulation de déchets sont largement déterminés par des accords commerciaux transnationaux et par des habitudes de vie popularisées par les pays du Nord et par les puissances coloniales.

Notices biographiques :

Denise Rogers Valenzuela (Santiago, Chili) est doctorante en théâtre et en études de la performance à l’Université York. Son projet de thèse s’intitule « Stages of the Box: the lives of corrugated cardboard in puppetry and material performance ». Denise est aussi comédienne et marionnettiste. Elle travaille principalement au sein de duos éphémères (The Trinkettes, Sisters of the Soaking Rag, Socorro and Bloody Mess) avec des matériaux inférieurs et avec des objets récupérés dans les poubelles. Elle travaille occasionnellement avec le Bread and Puppet Theatre depuis 2017. Elle a notamment fait la tournée de spectacles avec cette compagnie au printemps 2018 et au printemps 2020.

Gabriel Levine est auteur, enseignant, musicien et artiste de théâtre. Il réside à Toronto. Ses enregistrements ont été produits par Constellation Records et d’autres maisons de disques, et ses spectacles de marionnette ont voyagé en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient. Il est corédacteur de Practice, un volume publié en 2018 dans la collection « Documents of Contemporary Art » éditée par MIT/Whitechapel. Il est aussi l’auteur du livre Art and Tradition in a Time of Uprisings, paru chez MIT Press en 2020. On peut lire ses travaux dans de nombreuses revues, dont Performance Research, Journal of Curatorial Studies et Canadian Theatre Review. Gabriel est codirecteur du Concrete Cabaret à Toronto. Il est actuellement professeur adjoint et coordonnateur du programme de théâtre et d’arts visuels au Collège universitaire Glendon de l’Université York. (www.gabriellevine.net)

Marlon Griffith (La Trinité/Japon) s’efforce de créer un dialogue entre Mas (l’élément artistique du Carnaval de La Trinité) et l’art afin d’explorer l’essence phénoménologique de l’expérience incarnée. Situé au croisement de l’art visuel et du spectacle, son travail, où convergent traditions, symboles et luttes, s’inspire des mouvements de population, des coutumes et des biens matériels amenés en Amérique par le colonialisme. Les actes créatifs de Griffith sont abstraits et dépouillés. Ils génèrent de nouvelles images et de nouveaux récits qui réagissent de façon critique et poétique à notre environnement socioculturel.

Annie Katsura Rollins est comédienne, scénographe et conceptrice d’objets pour le théâtre. Elle s’intéresse aux formes traditionnelles du théâtre de marionnettes en Asie et au croisement entre le rituel et le développement communautaire. Son approche combine recherche ethnographique et apprentissage sur le terrain. Elle a obtenu une bourse du Programme Fulbright en 2011 pour parcourir la Chine à la recherche des derniers artistes du théâtre d’ombres. Sa thèse de doctorat portant sur la sauvegarde du patrimoine spectaculaire immatériel lui a valu d’être nommée première de sa promotion à l’Université Concordia. (www.anniekatsurarollins.com)

Tintin Wulia est un chercheur en chef à l’université de Göteborg et est aussi un artiste international qui examine les complexités des frontières depuis plus de deux décennies. Elle a publié plus de quatre-vingts œuvres dans près de deux cents expositions évaluées par des pairs dans plus de trente pays, y compris des grandes expositions internationales telles que la Biennale d’Istanbul (2005), la Biennale de Jakarta (2009), la Biennale de Moscou (2011), la Biennale de Sharjah (2013), et un pavillon solo représentant l’Indonésie à la 57e Biennale de Venise (2017). Ses œuvres font partie des collections publiques importantes dans le monde entier, notamment à He Xiangning Art Gallery, en Chine, et au Stedelijk Van Abbemuseum, aux Pays-Bas. Elle est actuellement la chercheuse principale pour le projet Protocols of Killings: 1965, distance, and the ethics of future warfare financé par le conseil suédois de la recherche (2021-23), établissant des liens esthétiques entre les protocoles entourant les massacres indonésiens de 1965-66 - comme une forme de meurtres hyperdistants - avec ceux des technologies du futur de la guerre par drone.

Poncili Creación (Efraín et Pablo Del Hierro) est un ensemble de marionnettes expérimentales qui ont consacré leur vie à l’étude des objets et de leur impact sur la réalité. Depuis les rues de Saint-Domingue aux écoles de Chicago en passant par une foire d’art à Taïwan et un sous-sol effrayant en France, c’est le credo du groupe de ne jamais dire non à un spectacle. En utilisant des matériaux mis au rebut et une créativité brute, le groupe cherche à divertir et à éveiller les enfants internes à l’échelle internationale, dans le but d’aider les humains à remettre en question et à évoluer au-delà des paramètres de la société moderne, un spectacle à la fois.