Photographie de l'ouverture d'une grotte rocheuse. L'appareil photo pointe vers l'extérieur de la grotte, montrant un lac bleu chatoyant, des nuages gris et des montagnes au loin.

Salles de classe et programmes d'études :

stratégies d’enseignement socialement responsables et justes

vendredi 11 juin 2021 | 9h30 - 11h00

Séance simultanés en direct sur Zoom; en anglais. Aucune interprétation ou traduction ne sera proposée pour cet événement.

Commandité par Theatre and Performance à l'Université de Toronto Scarborough

(CHAIR: ART BABAYANTS) DAVID EDWARDS, KARA FLANAGAN, ANNA GRIFFITH & MICHELLE LAFLAMME

Se joindre à la salle E

Le théâtre à toute épreuve : enseigner le jeu pendant et après le confinement

David Edwards

Cette communication synchrone propose d’examiner mon approche actuelle à l’enseignement du jeu théâtral. Lors du premier confinement en Grande-Bretagne, l’équipe dont je fais partie est passée en mode numérique. Nous avons donné des cours pratiques, offert des séminaires, donné des représentations de pièces du répertoire et joué des textes que nous avons écrits à l’occasion de la Journée mondiale de Shakespeare (World Shakespeare Day).

Depuis le retour en présentiel, nous nous sommes tournés vers des pratiques d’enseignement soucieuses de maintenir l’intérêt des étudiant.e.s tout en protégeant leur santé. Nos répétitions et nos spectacles ont respecté la consigne de distanciation physique. Ils se sont déroulés dans des espaces sécuritaires où les comédien.ne.s pouvaient créer en conservant l’aspect collectif de leur travail. Certaines de nos activités ont été diffusées en ligne afin d’inclure un plus grand nombre de personnes.   

Cette période de travail culminera avec un festival de théâtre virtuel : Interact. On y présentera de faux documentaires et des spectacles en solo créés dans le cadre du cours, une soirée d’humour et une nouvelle traduction/adaptation de Woyzeck de Georg Büchner. Cette pièce sera diffusée en direct. Elle comprendra des scènes jouées sur l’écran d’ordinateur du personnage éponyme, des éléments préenregistrés et de la projection illusionniste. Les spectateur.trice.s pourront lire les courriels et les publications des personnages sur les réseaux sociaux en temps réel durant l’événement.

Bien que nous souhaitions tous retourner dans les théâtres et jouer devant un public, nous devons utiliser les nouvelles technologies pour continuer de créer. La jeune génération de comédien.ne.s est l’avenir de l’industrie. Si nous lui montrons que rien ne peut arrêter l’art et le théâtre, nous pourrons réunir le passé, le présent et l’avenir dans un nouveau monde du spectacle à la fois virtuel et en présentiel.

Notice biographique

Après avoir enseigné l’anglais au King’s College London, David s’est formé en jeu théâtral à la Guildhall School of Music & Drama. Il s’est ensuite dirigé vers une carrière de comédien. En 2006, il fonda la Vivid Theatre Company, avec qui il produisit plus de 25 pièces de théâtre, dont des œuvres du répertoire, des textes contemporains et de nouvelles pièces. La plupart de ces spectacles furent entièrement financés et plusieurs reçurent l’appui de Arts Council England.  

En plus de sa pratique artistique, David enseigne le jeu à la Northern School of Art dans le programme de jeu pour la scène et l’écran, et dans le programme de création cinématographique, audiovisuelle et théâtrale. Il termine actuellement son doctorat. Ses recherches portent sur les arts et la santé mentale, les techniques de jeu psychophysiques et les méthodes de création collective.

Responsabilités du personnel enseignant : une réforme des programmes d’études en théâtre au Canada façonnée par les expériences des étudiants 

Kara Flanagan

« Nous ne sommes rien de plus que des histoires », nous disait Thomas King (King 2). En juillet 2020, une centaine de diplômé.e.s et d’étudiant.e.s en théâtre à l’Université de Victoria ont rédigé une lettre demandant au Département de théâtre de revoir son curriculum pour s’attaquer aux problèmes de racisme et d’oppression systémiques (Day et al.). Une question s’est alors posée : quel cadre permettrait de répondre à cette requête ? Les expériences des étudiant.e.s en théâtre offrent un ensemble d’idées aux groupes antiracistes pour repenser l’enseignement du théâtre dans les écoles. Un mouvement social entraînerait ainsi des changements en éducation. Mais voilà qui soulève plusieurs questions. En tant que spécialistes en enseignement du théâtre, avons-nous la responsabilité de réagir à cet appel à l’action ? Devrions-nous nous engager dans une réforme des programmes en théâtre au pays ? Quel rôle viendraient jouer les expériences des étudiant.e.s dans un tel projet ? Bien que des expert.e.s se soient penchés sur la question du racisme dans les programmes d’études au Canada (dont Cynthia Chambers, Nicholas Ng-A-Fook, Peter Cole et Pat O’Riley), une réforme en éducation qui irait de pair avec un mouvement social serait l’occasion de réexaminer le curriculum en théâtre. Cette communication suggère que pour répondre aux demandes faites dans la lettre susmentionnée, le Département de théâtre de l’Université Victoria devrait modifier son curriculum et changer ses pratiques d’embauche. Cela permettrait de s’occuper des problèmes de racisme systémique, d’oppression et de colonialisme dans le département et de le rendre plus inclusif. Cela dit, les revendications des étudiant.e.s et des diplômé.e.s ne résolvent pas les problèmes de racisme, d’oppression et de colonialisme dans l’université. 

Notice biographique :

Kara Flanagan est doctorante en première année au Département du curriculum et de l’enseignement de la Faculté de l’éducation à l’Université de Victoria. Ses recherches portent sur l’enseignement du théâtre. Flanagan est cofondatrice de l’école de théâtre Victoria Academy of Dramatic Art (www.vadarts.com) et de la compagnie de théâtre Theatre Carpe Diem.

Participation des corps dans des lieux immatériels : de la pédagogie antiraciste sur l’espace numérique

Anna Griffith et Michelle LaFlamme

Cette communication s’appuie sur ce que nous avons appris en préparant et en donnant un cours sur le racisme à l'automne 2020. Intitulé « Race, Place, and Space: Tools for Navigating Turbulent Times », ce cours a donné lieu à plusieurs découvertes entourant l’expérience incarnée et la performance. Nous avons notamment constaté l’importance de combiner la théorie aux voix et aux corps de militant.e.s et d’artistes dont le travail remet en question les discours dominants. Nous avons adopté une pédagogie de l’inconfort où les réactions incarnées des étudiant.e.s à la matière du cours constituaient une source de savoir. Nous nous sommes appuyées sur les théories critiques de la race (critical race theories), sur les pratiques faisant la promotion de la justice sociale et sur les modes autochtones d’acquisition du savoir. Cette approche visait à promouvoir un apprentissage affectif. 

Notre communication prendra une forme expérimentale. Nous souhaitons ainsi contrer la sensation de détachement associée au monde virtuel et souligner les aspects incarnés de la « racialisation ». Nous y avancerons que la participation des corps dans l’espace numérique est essentielle à « l’autochtonisation » des environnements virtuels et à la lutte contre le racisme. Nous y présenterons des stratégies pour mettre le corps au premier plan, des exemples d’exercices et de devoirs développés dans le cadre du cours, et des histoires tirées de nos expériences en éducation, en théâtre et en défense de la justice sociale. En combinant théorie, réflexion et apprentissage expérientiel, cette communication invite les participants et participantes à se pencher sur les inégalités sociales, sur le racisme systémique et sur les histoires que nous portons et que nous incarnons. 

Cette communication ludique est à l’image de notre approche à l’éducation antiraciste. Elle est le produit de nos réactions à l’immatérialité des espaces virtuels. Préparez-vous à participer !

Notices biographiques :

Michelle LaFlamme détient un doctorat de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle est actuellement professeure adjointe au Département d’études anglaises à l’Université de Fraser Valley. Ses travaux portent sur la littérature et le théâtre canadiens. Elle s’intéresse particulièrement à la littérature et aux formes de spectacle autochtones. Michelle maîtrise les théories postcoloniales, les concepts d’hybridité et les méthodes de recherche autochtones.  

Anna Griffith détient un doctorat en théâtre et en études de la performance de l’Université York. Sa thèse de doctorat examine les processus de « racialisation », la performance postcoloniale et la culture cosmopolite. Elle est professeure adjointe à la School of Creative Arts à l’Université de Fraser Valley. Ses travaux se penchent sur l’éducation décoloniale et la créativité incarnée.