Photographie d'une grande vallée couverte de pins entre deux montagnes abruptes. Au loin, on aperçoit de nombreuses autres montagnes rocheuses aux sommets pointus. Le ciel, d'un bleu joyeux, est rempli de nuages blancs et cotonneux.

Dwellings now — À la recherche de futurs imaginaires

Vendredi 25 juin 2021 | 9h30 - 11h00

Séance simultanée en direct sur Zoom en anglais. Aucune interprétation en langue des signes ou traduction ne sera proposée pour cet événement.

URSULA NEUERBURG-DENZER, EMILIE MONNET, FLOYD FAVEL, KAHENTE HORN-MILLER, JEN CRESSEY, LISA NDEJURU

Se joindre à la salle D

Dwellings Now est à la fois une table ronde et le lancement de son site Internet. Le groupe avait collaboré dans le cadre d’un projet de performance intitulé Dwellings - The Meaning, Loss, and Promise of Home for First and Other Peoples (« Foyers - le sens, la perte, et la promesse de la maison pour les Premiers et autres peuples ») entre 2016 et 2019. Se retrouver ensemble maintenant nous permettra de partager, de discuter et d’interroger l’évolution de nos relations par rapport à nos foyers (dwellings), par rapport à ce que nous concevons actuellement comme étant nos foyers, et d’inclure nos réflexions sur les nombreuses sortes de « foyers » dans lesquels nous nous sommes impliqué.e.s dans la continuation du projet initial, qu’ils s’agissent d’espaces virtuels, de lieux communautaires, d’autoconstruction, d’espace mental, d’espace créatif, somatique, performatif, contemplatif, particulièrement au sein de cadres de référence autochtones. 

Parmi les activités qui se sont déroulées sous le terme parapluie Dwellings, la plus expansive a été Dwellings - un événement de performance multi-site et multidisciplinaire développé avec les artistes participant à cette table ronde. D’autres projets ont suivi : des conférences, des séjours dans diverses communautés autochtones, l’élaboration de structures de performance, et plus encore. Dwellings, présenté en avril 2017, avait investi tout le campus du centre-ville de Concordia et invitait le public à interagir avec un environnement performatif immersif qui se penchait sur différents types de foyers tels que l’utérus comme premier foyer, le village, la rue, la prison, la vie nomade, les espaces de guérison et les futurs imaginaires. Le projet cherchait à participer au processus de décolonisation, et – même si seulement l’espace d’un moment – à l’autochtonisation du campus du centre-ville de Concordia, et – à long terme – d’instiller un sentiment de compréhension et de respect réciproque chez les membres du public et les étudiant.e.s qui participaient ou observaient la performance. Il semble approprié de revisiter les questions et les engagements continus que le projet a instigués à un moment où la pandémie nous a fait voir un grand nombre de ces sujets sous de nouveaux angles.

Notices biographiques

Aux croisements du théâtre, de la performance et de l’art sonore (sound art), la pratique artistique d’Émilie Monnet est basée sur des processus collaboratifs de création qui prennent la forme de théâtre interdisciplinaire ou d’installations immersives. Elle est présentement en résidence au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal et collabore avec le théâtre Espace Go. Ses œuvres ont été programmées au Festival TransAmériques et au Centre National des Arts. Elle collabore fréquemment avec des artistes d’Amérique du Sud. En 2016, elle a fondé Scène contemporaine autochtone (SCA), une plateforme nomade pour la diffusion des arts vivants autochtones et pour les échanges créatifs entre artistes autochtones. Anishnaabe/Algonquin et française, elle réside désormais à Tiohtià:ke / Mooniyaang / Montréal et est la directrice artistique des productions Onishka.

Floyd P. Favel est un théoricien de théâtre, metteur en scène et essayiste basé en Saskatchewan. Il a étudié le théâtre au Danemark au Tukak Teatret, une école pour les Inuit et les Sami, et en Italie avec Jerzy Grotowski. Il est le conservateur du Chief Poundmaker Museum (récipiendaire du Indigenous Tourism Award en 2018). Depuis 2018, il est le directeur du Poundmaker Indigenous Performance Festival, un festival autochtone mondial et multiculturel. Le festival part du principe que le théâtre autochtone est un genre artistique accessible à tous les peuples et non défini par les « identités coloniales ». En 2020, il a remporté le Saskatchewan Multi-cultural Leadership Award pour son travail. 

Jen Cressey (M.A. Programme individualisé, Université Concordia) est une artiste de théâtre, professeure, et chercheuse ancrée dans la pratique vivant à Tiohtià:ke / Montréal. Elle dirige, conçoit et co-crée des performances contingentes à leur environnement (site-responsive performance). Ses oeuvres les plus récentes incluent la portion The Streets (« Les rues ») dans Dwellings qui traversait le sous-sol du campus, the little life of we (« la petite vie de nous »), une performance déambulatoire pour la Nuit Blanche, et Keeper (« Gardien.n.e »), un duo intime sur le poids de la mémoire. Le travail de recherche de Jen inclut des exercices de formation de l’acteur.trice afin d’orienter l’attention et la perception pour un engagement somatique des lieux, afin de bouger et de communier avec eux, de les réifier et de les perturber. Elle est présentement intéressée par les approches écologiques pour la création performative. 

Mère de quatre filles et grand-mère, Kahente Horn-Miller, Ph.D. (Kahente signifie « elle marche au devant »)  (Kanien:keha’ka/Mohawk) est professeure adjointe à la School of Indigenous and Canadian Studies (« École des études autochtones et canadiennes ») de l’Université Carleton et Vice-présidente adjointe de Indigenous Initiatives. En tant que membre impliquée de sa communauté, Kahente Horn-Miller bâtit des ponts en s’impliquant dans les enjeux pertinents à son travail et à ses intérêts de recherche tels que les méthodologies autochtones, les femmes autochtones, la politique identitaire, la colonisation, la gouvernance autochtone et la prise de décision consensuelle. Son travail sur la gouvernance et la recherche communautaire inclut l'interprétation de la culture Haudenosaunee et l’actualisation des traditions ancestrales.

Lisa Ndejuru, Ph.D. est psychothérapeute, psychodramatiste et praticienne de théâtre. Sa recherche-création explore la survie et la vie, les histoires et le silence, la persécution, le génocide, la guerre et la dislocation sociale par le biais de l'écoute profonde, de la narration et du jeu. Elle a été l'une des Public Scholars de Concordia en 2017 et la première boursière du John F. Lemieux Fellowship pour les études sur le génocide en 2018. Actuellement boursière postdoctorale du programme Provost 2020 à la faculté d'information de l'Université de Toronto, Lisa cherche à mettre sur pied une archive de contes de sagesse (wisdom tales) Ibitekerezo précoloniaux. Lisa co-dirige le sous-comité pour les services étudiants du groupe de travail contre le racisme anti-Noir de Concordia (President’s Task Force on Anti⁠-⁠Black Racism).

Née et élevée à Cologne, en Allemagne, Ulla Neuerburg, Ph.D., est professeure adjointe de théâtre à l’Université Concordia. Dans ses recherches et sa pratique, elle tente de lier son implication pour l’écologie, la dé-colonisation, l’histoire et le féminisme avec son travail en engagement somatique (groupe de travail de l’ACRT co-animé avec Christine Bellerose), sur la rasaboxes et sur la performance de l’espace et du lieu, particulièrement dans la rencontre entre des visions du monde autochtones et non-autochtones. Elle a co-fondé deux compagnies : Theater Zerbrochene Fenster, à Berlin et Richard Schechner's East Coast Artist, à New York. Elle est régulièrement bénévole au Bread & Puppet Theatre et a publié de nombreux ouvrages en anglais et en allemand.