Une photographie d'un canyon rempli de formations rocheuses gris foncé et de pins denses. Au-dessus du canyon, le ciel est rempli de nuages gris foncé chargés de pluie.

Relation, résilience et revitalisation

Samedi 26 juin 2021 | 15 h 00 - 16 h 30

Séance simultanée en direct sur Zoom en anglais. Aucune interprétation en langue des signes ou traduction ne sera proposée pour cet événement.

(PRÉSIDENCE : NICOLE NOLETTE) MORGAN JOHNSON, LEAH TIDEY, KIRSTEN SADEGHI-YEKTA & CLASSE DE THEA 102

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Interpréter la nation : Scénarios coloniaux de conquête et l’imaginaire canadien

MORGAN JOHNSON  Texte d'accès (en anglais)

Les chercheurs ont soutenu que les relations coloniales reposent sur des actes de violence géographique et que ce rapport profondément négatif à la terre ne peut être rétabli que par des actes de résistance, de rétablissement, de restauration et de résurgence (Coulthard 2014; Fanon 1963; Saïd 1994; Simpson 2017). Pour résoudre la myriade de crises environnementales auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, il faut poursuivre simultanément une vision politique environnementale et décoloniale, car la colonisation et la dégradation écologique sont étroitement liées (Tiffin et Huggan 2009). Cela n’a jamais été aussi important que lors d’une pandémie mondiale, lorsque les communautés autochtones et les groupes locaux sont touchés de façon disproportionnée, tandis que l’extraction et le vol de terres se poursuivent de façon toujours aussi intense. 

Ma communication critique l’histoire des relations entre les colons et les terres au Canada en montrant comment cette histoire (et présent état des choses) s’intègre à ce que Diana Taylor appelle des « scénarios », soit des « paradigmes créateurs de sens qui structurent les environnements sociaux, les comportements et les résultats potentiels » (p. 31). J’analyse une sélection de personnages, de récits et de symboles canadiens clés afin de cerner leur contribution à des « scénarios » qui, par leur performance répétée au cours des 400 dernières années, construisent et soutiennent la nation. Ma recherche propose donc une dé-cartographie de la subjectivité des colons blancs à travers une analyse critique des points dans lesquels elle est le plus fortement ancrée. L’objectif premier est de montrer comment les colons peuvent s’engager dans des récits et des pratiques de performance qui subvertissent l’hégémonie coloniale des colons et travailler en solidarité avec les mouvements de décolonisation dirigés par les Autochtones à travers l’Île de la Tortue.

Notice biographique

Morgan Johnson est doctorante à la Faculté d’études environnementales de l’Université York, sous la supervision de Honor Ford-Smith. Elle est également créatrice de théâtre et interprète et co-dirige l’Animacy Theatre Collective à Toronto.

Jouer Jealous Moon : la résilience par la renaissance de la langue sur Zoom

CHRIS ALPHONSE, MARTINA JOE, ROSEANNA GEORGE, SHARON SEYMOUR, DONNA MODESTE, THOMAS JOHNNY, SIERRA PELKEY, THOMAS JONES, KIRSTEN SADEGHI-YEKTA ET LEAH TIDEY 

Enseigner le théâtre en ligne n’est pas une tâche facile. Mais l’utilisation du théâtre comme moyen de renaissance linguistique sur Zoom présente encore d’autres défis. En deuil de nos méthodes précédentes (et précieuses) de connexion tout en s’efforçant de construire de nouvelles voies d’avenir, le cours de Théâtre 102 du département de théâtre de l’Université de Victoria a navigué sur le terrain délicat de la construction de théâtre et de compétences linguistiques à travers Zoom pour donner vie à l’histoire de Hul’q’umi’num', hw’i’ttsus lhqel’ts (Jealous Moon). En réunissant les voix des étudiant.e.s, des mentor.e.s et des enseignant.e.s de théâtre, nous proposons une présentation performative et interactive qui reflète notre pratique dans l’utilisation du théâtre communautaire pour la renaissance de la langue hul’q’umi’num' sur le territoire Salish de la côte. Notre approche du partage de la langue, des chansons, des histoires, des dessins, des arrière-plans virtuels et des écrans renforce le lien qui nous unit les uns avec les autres en tant que peuples autochtones et non autochtones, tout en bouleversant notre sentiment d’appartenance et de communauté. Inspirée par l’approche du métissage de Donald (2009) qui permet à diverses voix d’émerger et de se fondre, notre présentation incarnée s’efforce de « tresser les brins de lieu et d’espace, la mémoire et l’histoire, l’ascendance et la race (mixte) ... familiers et étranges, avec des brins de tradition, d’ambiguïté, de devenir, de (re)création et de renouvellement » (Hasebe-Ludt, Chambers & Leggo, 2009, p. 9). Alors que nous sommes tous et toutes aux prises avec une nouvelle réalité chaque jour, notre capacité à créer ensemble dans une période de crise prolongée n’a jamais été aussi nécessaire pour notre rétablissement.

Ouvrages cités :

Donald, D. (2009). « Forts, Curriculum, and Indigenous Métissage: Imagining Decolonization of Aboriginal-Canadian Relations in Educational Contexts. »The Journal of the Manitoba First Na-tions Education Resource Centre: First Nations Perspectives. 2(1). 1-24. http://www.mfnerc.org/wp-content/uploads/2012/11/004_Donald.pdf 

Hasebe-Ludt, E., Chambers, C., & Leggo, C. (2009). Life Writing and Literary Métissage as an Ethos for our Times. Peter Lang.

Notice biographique

Cours THEA 102 : Au cours du semestre d’automne 2020, les membres du cours THEA 102 de l’Université de Victoria ont répété et monté hw’i’ttsus lhqel’ts' (Jealous Moon) sur Zoom. Ce cours s’inscrit dans le cadre d’un projet pluriannuel intitulé « Hul’q’umi’num' Language Heroes » qui explore l’utilisation du théâtre pour la renaissance de la langue. Le cours a été conçu pour les étudiant.e.s intéressé.e.s par les spectacles et les langues autochtones et a été co-dirigé par la professeure Kirsten Sadeghi-Yekta, Ph.D., l’universitaire et artiste autochtone Thomas Jones et la boursière postdoctorale et allochtone blanche, Leah Tidey, Ph.D. Ce cours a utilisé la langue Hul’q’umi’num' en examinant comment les histoires traditionnelles peuvent être portées à la vie dans des performances dramatiques qui suscitent et maintiennent l’intérêt des locuteur.trice.s de langues, des apprenant.e.s de langues et du grand public.