Photographie d'un grand champ vert entouré de collines en pente. Au centre du champ se trouve une petite cabane marron. Au-dessus, le ciel est d'un bleu froid et sombre.

Axe Théâtre et formation

La formation en arts scéniques et la recherche qui y est liée en contexte pandémique

Samedi 26 juin 2021 | 16 h 30 - 19 h 30

Conversation en direct sur Zoom en français. Aucune interprétation en langue des signes ou traduction ne sera proposée pour cet événement.

(PRÉSIDENCE : VIRGINIE ROUXEL) FRANCINE CHAÎNÉ, KATHARINA STALDER, PATRICIA-ANNE BLANCHET, EMMA JUNE HUEBNER, ANIK BOUVRETTE & MARIE-EVE SKELLING DESMEULES

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La formation en arts scéniques et la recherche qui y est liée en contexte de pandémie

L’enseignement et l’apprentissage des arts scéniques, que ce soit en milieu scolaire (primaire ou secondaire), en formation postsecondaire (collégiale, universitaire, professionnelle) ainsi que dans d’autres milieux de formation non formels, font face à des enjeux et des défis importants au regard des nouvelles réalités de notre monde à l’heure de la COVID-19 et de l’après-COVID-19. Une chose est certaine : l’évolution de nos manières d’enseigner et d’apprendre en sera marquée.

Cette séance liée à l’axe Théâtre et formation de la SQET invite à discuter, dans un esprit de solidarité, des répercussions de la COVID-19 sur différents contextes d’enseignement, d’apprentissage et de recherche, des stratégies mises de l’avant en fonction des différents enjeux et défis auxquels nous sommes confronté.e.s, ainsi que des adaptations et des modifications de projets de recherche en cours ou à venir.

Participeront à cette séance Patricia-Anne Blanchet, (doctorante, Université de Sherbrooke), Anik Bouvrette (chorégraphe et directrice artistique, Tara Luz Danse, Ontario), Francine Chaîné (professeure associée, Université Laval), David Dufour (enseignant, Académie des arts de Béatrice-Desloges), Marie-Eve Skelling Desmeules (professeure (NLT), Université d’Ottawa) et Katharina Stalder (artiste-enseignante, metteuse en scène et doctorante, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3).

Autoethnographie d’une expérience de création en art dramatique en présence-absence

FRANCINE CHAÎNÉ

Dans un contexte de création de Cycles Repère, le travail se fait collectivement et dans l’action, car « faire c’est connaître » (Jacques Lessard dans Chaîné, Marceau, 2015). Mars 2020, cet espace réel de la classe n’existe plus. Comment construire du sens dans ce processus qui prend un étrange virage ?  Dans une approche autoethnographique (Ellis et Bochner, 2000), il sera question d’un récit de pratique (De Certeau, 1990) en présence/distance. Que reste-t-il du projet initial qui se conclut devant l’écran ? Ce temps de crise et d’isolement au regard de la création pourrait-il cacher une épiphanie ? (Denzin, 1989)

Francine Chaîné est professeure associée à l’École d’art de l’Université Laval. Ses recherches portent sur l’accompagnement et sur le processus de création dans une perspective ethnographique et autoethnographique. Elle a agi à titre de rédactrice invitée de plusieurs revues. Elle est membre du comité de direction du GRET-UQAM et a codirigé le projet de recherche et la publication Porte ouverte sur l’enseignement du théâtre, histoires de formation (2021).

Dispositif médiatique d’éducation théâtrale comme vecteur de mieux-être par et pour des étudiantes autochtones de l’ordre collégial

PATRICIA-ANNE BLANCHET

Parmi les mesures préconisées pour faciliter la trajectoire des étudiantes autochtones de l’ordre collégial, l’art est favorable à l’implication sociale et à la persévérance scolaire, en ce qu’il permet l’expression de leur identité culturelle. Prenant appui sur le modèle holistique d’apprentissage tout au long de la vie des Premières Nations, je cherche à voir en quoi une démarche de théâtralisation de récits de vie mobilise les dimensions du mieux-être d’étudiantes autochtones de l’ordre collégial. Qu’en est-il lorsque l’espace de création devient virtuel ? Comment y favoriser un climat d’apprentissage culturellement sécurisant ? Cette communication retrace la quête d’adaptation qui m’a menée à basculer vers un dispositif médiatique pour la poursuite de mon projet doctoral en recherche-action-création.

Membre du comité directeur du GRET-UQAM, chargée de cours et doctorante en éducation (Université de Sherbrooke), Patricia-Anne Blanchet s’intéresse à l’éducation théâtrale selon des perspectives autochtones et féministes. Sa carrière d’enseignante en art dramatique ainsi que sa pratique artistique au sein du collectif écoféministe Les Tisserandes l’ont menée à reconnaitre le potentiel émancipateur du théâtre social auprès de groupes de femmes marginalisées.

En présentiel, en distanciel ou en « démerdentiel » – comment enseigner l'art dramatique pendant et après la crise sanitaire ?

KATHARINA STALDER

En France, les confinements ont obligé les conservatoires à fermer leurs portes. Les artistes-pédagogues en théâtre ont gardé le lien avec leurs élèves, tout en défendant que ce n'était pas un enseignement de l'art de l'acteur.trice. Le théâtre peut-il s'enseigner à distance ? Inventer de nouvelles formes de théâtre sera vital si la pandémie se prolonge. Mais la précision du geste, sa reprise et son rejeu, ainsi que l'apprentissage informel (la sérendipité) ne sont pas compatibles avec le télétravail. Les contraintes, aujourd'hui sanitaires, peuvent stimuler l'imagination pour trouver des solutions artistiques. Plutôt que d'attendre un perfectionnement des moyens techniques pour enseigner en salle de répétition virtuelle, les artistes-pédagogues ont un rôle important à jouer dans ce processus.

Katharina Stalder est metteuse en scène, traductrice, artiste-pédagogue et chercheuse. Elle travaille avec des comédien.ne.s professionnel.le.s, mais aussi avec des étudiant.e.s. Elle traduit de l'allemand des pièces de théâtre et est membre des réseaux de traduction théâtrale Eurodram et Maison Antoine Vitez. Elle enseigne l'art dramatique au conservatoire de Toulouse, donne des cours à l'université et écrit une thèse sur la formation à la mise en scène.

Corps confiné, parfois oublié : Les expériences de création, d’apprentissage et d’enseignement du corps en mouvement

MARIE-EVE SKELLING DESMEULES & ANIK BOUVRETTE

Dans le cadre de cette communication, nous proposons de traiter des stratégies mises de l’avant en contexte de création, de diffusion et d’éducation artistique durant la pandémie, principalement en lien avec le travail du corps en mouvement, du corps dansant.

Nous établirons des liens entre les initiatives de la compagnie de danse franco-ontarienne Tara Luz Danse ainsi que les pratiques innovantes dans le cadre de cours d’éducation artistique à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa. Nous porterons notamment un regard sur nos manières de repenser les expériences de création artistique ; de nourrir les interactions entre le milieu artistique, scolaire et communautaire, ainsi que de nous soucier du bien-être de chacun et de nos corps, trop souvent négligés.

Marie-Eve Skelling Desmeules est professeure (NLT) à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, vice-présidente de la Société québécoise d’études théâtrales et responsable de l’axe Théâtre et formation. Ses études doctorales portent sur le travail du corps dans la formation professionnelle de l’acteur et ses recherches postdoctorales et actuelles traitent des expériences de formation professionnelle en arts du cirque. Elle a récemment codirigé le numéro Pédagogies et pratiques artistiques de la revue Percées.

Anik Bouvrette est fondatrice et directrice artistique de la compagnie Tara Luz Danse ainsi que présidente de l’Alliance culturelle de l’Ontario. Voyant chez les jeunes notre avenir et notre public de demain, elle signe la création de nombreux spectacles (dont Les billes, Les bâtons et Les souliers d’Angélie) et dirige plusieurs projets en milieu scolaire et communautaire (dont Matinées Jeunesses, Dessin/Danse, RésiDANSE : Création/Jeunesse et En studio avec nous).

S’exprimer en contexte de pandémie : La création de courts-métrages en cinquième secondaire

EMMA JUNE HUEBNER

Cette communication traitera des expériences de formation en arts médiatiques, et plus particulièrement de la création de courts-métrages dans le cadre du cours média et communication enseigné à des élèves de 5e secondaire. La communication abordera, entre autres, le potentiel de la création artistique pour faire face à l’isolement causé par la pandémie, et les enjeux qu’un tel projet peut engendrer. Mon expérience démontre que les projets créatifs permettent aux élèves de s’exprimer de même que de partager leurs défis et vulnérabilités liés au contexte actuel, tout en développant leur estime de soi.

Emma June Huebner est étudiante à la maitrise en éducation artistique à l’Université Concordia et enseignante au secondaire. Auparavant, elle a obtenu un baccalauréat en histoire de l’art et en communication à l’Université McGill ainsi qu’un baccalauréat en éducation à l’Université d’Ottawa. À l’heure actuelle, sa recherche porte sur l’apprentissage dans le contexte muséal par la co-création d’outils pédagogiques numériques.