Welcoming Remarks & Gathering

Phénoménologie d’un corps pris en sandwich :

une enquête autoethnographique de la plateforme Zoom du point de vue des arts de la scène

Asynchrone

ANGELA VIORA

À la suite du confinement dû à la COVID-19, la plateforme en ligne Zoom a rapidement envahi nos vies et nous a permis de continuer à enseigner et à pratiquer notre art tout en remodelant l’éducation et la culture. Comme plusieurs autres, j’ai été catapultée, sans aucune préparation, dans le monde de Zoom. Comment je me sens par rapport à cette expérience d’enseignement à distance ? Quel type d’expérience je fais et à quel type d’expérience suis-je soumise ? 

Cette communication présente une étude autoethnographique de ma perception, en tant qu’enseignante et artiste, de la plateforme en ligne Zoom, à travers le prisme de l’art de la performance. J’aborde la « fonction Zoom » en tant que processus et, plus spécifiquement, j’examine comment elle fonctionne en termes d’espace et de temps ainsi qu’en fonction des corps impliqués, de façon à reconfigurer la relation entre les personnes participantes.

Je me penche sur ma pratique artistique (The Foreigner), sur I like America and America Likes Me de Joseph Beuys et sur Suspensions and Ear on Arm de Stelarc pour examiner mon expérience de Zoom et les défis soulevés par son utilisation. J’analyse quatre aspects : l’isolement et la manque de proximité physique, la vulnérabilité, le manque de synchronisme temps/espace et la relation humaine avec la virtualité et les appareils. Le corps en performance émerge là où le récit sur Zoom et l’isolement affronte l’élément vivant d’où surgissent les solutions et les potentialités. Je fais cette analyse en tenant compte de deux éléments principaux : la résonance et l’inspiration/la résolution. La résonance signifie qu’une œuvre d’art suscite des sentiments chez moi et chez les autres en lien avec l’expérience Zoom. Par le biais de l’inspiration, je cherche à voir comment je peux appliquer à mon expérience Zoom une œuvre artistique afin d’y faire face et de l’améliorer. En combinant l’auto-observation et la réflexion aux données collectées, aux pratiques de la performance et à l’histoire de l’art, j’ai réfléchi à comment je me sens en tant qu’enseignante et praticienne en 2020.

Notices biographiques

Angela Viora (PhD) est une artiste et une universitaire italienne dont la pratique principale est l’art de la performance. Elle étudie comment l’art de la performance évolue dans le monde en analysant les procédés de performances in situ, de longue durée et participatives.

Une expatriée obsédée par la relation humains/espace et l’aspect sociopolitique de l’art, Angela effectue des recherches sur la migration et la mobilité, l’identité et le sentiment d’appartenance en recourant à une approche transculturelle et phénoménologique. Angela a donné des performances, montré et présenté son travail sur la scène internationale : à la Biennale of Australian Art, à la Daegu Art Factory en Corée du Sud, à la conférence internationale des études sur la performance, au Musée MAXXI à Rome en Italie et à la 12e Biennale d’Istanbul en Turquie. Elle a publié dans des revues internationales sur la performance et l’art public, la documentation et la réception des œuvres par le public (Performing Ethos et Performance Research Journal au Royaume-Uni, Arte, Architettura e Paesaggio en Italie).

Angela donne des cours à l’École des langues et des cultures de l’Université Monash en Australie où elle intègre l’étude du langage, de la littérature et de l’histoire à l’étude des cultures populaires, des médias, des arts visuels et des arts de la scène.